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samedi 23 juin 2012

Béji Caïd Essebsi change la donne du paysage politique tunisien

Avec l’entrée effective en scène de l’initiative de Béji Caïd Essebsi, le paysage politique semble avoir pris une nouvelle configuration et de nouvelles couleurs dans le sens où la formation de « Nida’ Tounes » se pose, d’ores et déjà, en tant qu’une alternative sérieuse et crédible à la Troïka.
En tout état de cause, l’apparition de l’Appel de la Tunisie a causé un début de séisme chez la coalition des trois partis politiques formant le gouvernement transitoire qui doivent désormais tout calculer en prenant en compte Béji Caïd Essebsi.


Des membres du gouvernement, notamment les Nahdhaouis d’entre eux, sont immédiatement partis en guerre contre le nouveau parti et contre son leader. Les inévitables Moncef Ben Salem et Rafik Abdessalem ainsi que des membres du CPR ont été les premiers à réagir pour tenter de dénigrer cette initiative et son auteur en les accusant de tous les maux.
Deux principaux arguments sont avancés pour discréditer « Nida’ Tounes » : la présence de personnes parmi les anciens RCDistes et autres Destouriens et l’âge avancé de BCE.
Ces réactions dénotent du désarroi des partis au pouvoir face à la tournure prise par le paysage politique dans le pays.

Il ne faut pas oublier, dans le même ordre d’idées, le projet de loi portant interdiction aux anciens du RCD et à tous ceux ayant collaboré avec l’ancien régime de Ben Ali de toute activité politique et qui devrait être présenté à l’ANC pour examen et adoption.
Il est- clair que les auteurs dudit projet de loi l’ont conçu en ayant le parti de BCE dans le collimateur et couper l’herbe sous les pieds RCDistes tentés de faire leur retour sur la scène politique.
Abstraction faite des chances de passage de ce projet, l’idée d’exclusion et autre discrimination est catégoriquement rejetée par l’Appel de Tunisie et par la majorité des formations démocratiques.
En tous les cas si l’argumentation de BCE durant l’émission de la Wataniya 1 jeudi soir, trouve écho, il serait difficile, voire impossible l’adoption d’un pareil projet discriminatoire.
En effet, on voit mal la troïka assumer mondialement l’image de régimes tels que celui de l’apartheid en Afrique du Sud interdisant la participation des Noirs, nazi en Allemagne interdisant la participation des Juifs qu’il enverra jusqu’aux crématoires, ou encore sioniste interdisant les Palestiniens de participer à la vie politique en Israël !

La configuration du paysage politique est, donc, en train de changer dans la mesure où une nouvelle force dite centriste, autre que celles classiques de gauche, vient d’émerger avec des moyens humains et, probablement, matériels immenses.
Mais quelle réaction des autres partis, hors du pouvoir, face à cette nouvelle donne ? Il y a ceux qui ont rapidement annoncé leur ralliement voire leur adhésion à cette initiative. On citera, notamment « Al Massar » qui groupe en son sein déjà pas moins de trois formations politiques.
On citera la possibilité d’intégration d’une partie d’Al Joumhouri d’Ahmed Néjib Chebbi et Maya jeribi. Mais il est encore trop tôt de se prononcer, d’une manière définitive sur les positions des uns et des autres.
En effet, les alliances, les coalitions peuvent survenir au dernier moment, juste à la veille des échéances électorales comme on en voit dans les pays aux traditions démocratiques bien ancrées, sans oublier que tout dépendra du mode de scrutin qui sera adopté pour les prochaines élections, aussi bien présidentielles que législatives.
S’il y a des modes de scrutin uninominal à deux tours – comme c’est le cas en France – le phénomène des désistements et des reports des voix aura une importance déterminante, puisque tout se fera au gré des alliances et des accords conclus entre les alliés.

Or, huit mois après les élections du 23 octobre 2011, on en est encore au préambule de la Constitution qui ne serait pas prêt avant la fin du mois de juillet prochain, alors que l’élaboration du texte, dans sa globalité, serait achevée, selon une promesse de M. Ben Jaâfar, le 23 octobre 2012.
Mais en l’absence d’une feuille de route et d’un échéancier fixe, rien n’est clair. En effet, il reste deux ponts cruciaux et décisifs pour l’avenir de la Tunisie : la fixation du mode de scrutin et du système politique. Ceci aura un impact déterminant sur les comportements et sur les stratégies des différents partis politiques.
Car comme tout le monde le sait, il y a des modes de scrutin où les partis, dits « petits » trouveraient leurs comptes. Mais il y a d’autres formes où il n’y a de place que pour les grands. Dans cette deuxième perspective, les petites formations politiques auront intérêt à nouer des pactes, pour ne pas dire « marchés », pour pouvoir postuler à une éventuelle place sur l’échiquier politique.
Concernant les partis formant la troïka, l’avenir se présente différemment pour le CPR et Ettakatol, dans la mesure où Ennahdha demeure l’épine dorsale et hégémonique du trio.
Un constat s’impose d’ores et déjà. Ces deux partis se sont auto-effondrés en jouant à fond la carte d’Ennahdha.
Autrement dit, ils n’ont plus aucune chance ou presque de rallier de nouveau le clan démocrate, moderniste et progressiste.

C’est dire que l’initiative de l’Appel de la Tunisie a clarifié les choses pour certains, tout en les compliquant pour d’autres.
Béji Caïd Essebsi dit et crie tout haut que son action s’inscrit dans le cadre des efforts pour servir la Tunisie et qu’il est ouvert à tous, y compris à Ennahdha.
Ses détracteurs assurent qu’il s’agit d’une opération pour permettre un retour à la mainmise des RCDistes. Les observateurs logiques et objectifs estiment qu’il faut laisser les urnes parler.
En tout état de cause, le paysage politique n’est plus comme avant. Il est même appelé à connaître une véritable métamorphose par rapport à ce qu’il est actuellement


Noureddine HLAOUI

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